Pour un nouveau regard sur la ville, sept mobiliers étonnants ont été installés à Rennes, vous invitant à marquer une pause à la fin de balade, ou à partager un moment de détente dans la ville. Ces microarchitectures, au design insolite et original, ont été aussi l’occasion de se questionner sur la place du mobilier urbain dans la ville.
QUAI SAINT-CYR
LE TROUPEAU
PAR MICROCLIMAX (CAROLYN WITTENDAL & BENJAMIN JACQUEMET), SÈTE
Ces mobiliers urbains à échelle modifiée, gentils monstres adaptés aux différences des usagers de l’espace public, vont boire à la rivière. Chacun trouvera assise à son corps parmi ce troupeau d’animaux étranges, dans une généreuse ergonomie de la multiplicité, sans volonté d’uniformisation. C’est la revanche des inadaptés, mais aussi l’occasion de tester d’autres configurations, conforts ou points de vue, de se glisser un instant, par l’expérience physique des commodités de la ville, dans la peau d’un Autre.
COULÉE VERTE
PIQUENIQUETOPIE
PAR ENORMESTUDIO & TODO POR LA PRAXIS (MADRID)
PIQUE-NIQUE : repas pris en plein air au cours d’une promenade, à même le sol, sur une table ou en pleine nature. UTOPIE : construction imaginaire et rigoureuse d’une société qui constitue, par rapport à celui qui la réalise, un idéal ou un contre-idéal. PIQUENIQUETOPIE utilise la table de pique-nique comme élément de base.Les tables sont ignorées car standardisées, bien qu’elles forment une partie importante de notre mémoire collective. Est-ce parce que nous les utilisons seulement pour les pique-niques ? Probablement pas !
PARC DE BEAUREGARD
PIIIIIIIIIIIICNIC-ZIIIIIIIIIIIIGZAG
PAR MICROCLIMAX (CAROLYN WITTENDAL & BENJAMIN JACQUEMET), SÈTE
La table de pique-nique familiale devient urbaine. Elle s’adapte à sa nouvelle fonction collective, s’étire et s’insère dans le paysage en zigzaguant dans les arbres. D’îlot isolé, elle devient territoire commun propice aux grands débats citoyens, goûter d’anniversaire avec TOUS les copains, réunion publique ou auberge espagnole géante. L’occasion de rencontrer son voisin de tablée, de transformer le passant en apôtre qui s’attable et de rapprocher le citadin de l’essence de la ville, lieu de la proximité des hommes.C’est dans ce partage d’une intimité éphémère, que naîtront de nouvelles connivences.
ÉCLUSE DU COMTE
CLAPOT
PAR L’ATELIER KLOUM (QUIMPER)
Marcher sur l’eau, ou plutôt s’allonger sur la vague, en bordure de chemin et écouter le murmure de la ville… Située près de l’Écluse du Comte, «Clapot» est une grande assise qui prend la forme de l’eau en mouvement. Ses vagues s’élèvent et proposent différentes postures d’assise, pour que chacun y trouve sa place. C’est un mobilier-paysage qui aborde la question de la place de l’eau en ville et son parcours, depuis la rivière jusqu’à la mer. À la nuit tombée, un petit phare s’allume sur le mobilier, pour veiller sur les promeneurs tardifs…
BRASSERIE SAINT-HÉLIER
JARDIN DE VOYAGE
MICROCLIMAX (CAROLYN WITTENDAL & BENJAMIN JACQUEMET), SÈTE
Jardin dense et fragmenté, îlot de convivialité, ces valises en béton rendent hommage aux voyageurs, anciens du quartier qui ont fait leurs bagages ou nouveaux arrivants attirés par la future gare LGV. Elles transportent des plantes voyageuses ou autochtones et invitent à s’asseoir pour un moment végétalisé, une lecture ludique du paysage en mouvement. Elles présentent des composantes de l’écologie urbaine et offrent le parfum des simples, des médicinales ou des aromatiques. Par leur explosion végétale, elles désamorcent l’image inquiétante du bagage abandonné.
PLACE BIR-HAKEIM
TROMPE L’OEIL
PAR ATELIER L2 (RENNES) ET COMPOURVOUS (NANTES)
Par ATELIERL2 (Rennes) et COMPOURVOUS (Nantes). Cette petite maison est une réduction de ses voisines, hommage ludique au quartier, à la cité jardin et à ses maisons ouvrières. Illusion de la perspective lointaine, elle se révèle dans la proximité. Tout est affaire d’échelle. Elle est en réalité un mur, percé de porte et fenêtres dont les encadrements en miroirs accentuent superpositions et reflets de son environnement. Ce mobilier cherche susciter la surprise, l’interrogation puis l’appropriation. Chacun y trouvera un abri, un cadrage ou une assise pour jouer, se reposer ou se rassembler.
PLACE JEANNE D’ARC
BANCS-A-TOURNER
PAR ENORMESTUDIO & TODO POR LA PRAXIS (MADRID)
Bancs-à-tourner parie sur la recherche d’alternatives à l’homogénéisation grandissante des espaces publics. Contre l’idée d’un espace fini et statique, ce mobilier explore le mouvement pour concilier les différents évènements qui se produisent au quotidien dans les espaces publics. Il intègre l’action des usagers et la dimension ethétique, qui n’y ont pas souvent leur place. Contre l’aménagement urbain stéréotypé et pensé dans une logique de durabilité, il s’agit d’élargir la liste des éléments qui définissent l’imaginaire collectif associé à l’espace public.